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Domaine du Gouverneur : par delà les étangs…

13 août 2021 55

Sur les terres de la Dombes, le pays des mille étangs, paradis des oiseaux, le golf du Gouverneur étend ses fairways entre l’eau et la forêt. Sur ces terres sauvages, Didier Fruchet a dessiné 45 trous avec le Breuil, le Montaplan et la Soche. Le resort est idéal pour une pause alliant le jeu aux plaisirs de la table dédiée aux saveurs du terroir, avec talent.


Par Claude Granveaud-Vallat

Dès le XVIIIe siècle, au nord-est de Lyon, les terres de la Dombes ont été creusées d’étangs pour assécher des marais insalubres. Des colonies d’oiseaux se sont appropriées ces eaux poissonneuses où grouillent les grenouilles – leurs cuisses sautées, persillées, aillées, crémées, safranées… font la réputation des tables régionales.

Sur les terres du gouverneur de la Dombes, un seigneur ayant élu domicile dès le XIVe siècle au château du Breuil, l’architecte Didier Fruchet accompagné de George Will – un Écossais, ancien joueur de Ryder Cup, décédé en 2010 – a relevé le défi de poser ses fairways sur des langues de terre courant entre les pièces d’eau. Avec 45 trous sur 233 hectares, le projet était ambitieux au début des années 90. Entre le Breuil, le Montaplan et la Soche, un 9 trous idéal pour s’initier, le choix est varié et parfaitement adapté à tous les niveaux de jeu.

A la fin des années 90, l’entreprise familiale Dalloz, déjà propriétaire du golf de la Bresse à proximité, a acheté le resort – les parcours et l’hôtel – qui souffrait d’une gestion délicate. Passionnés de golf, Jacques Dalloz et son fils Philippe n’imaginaient pas voir ternir ce diamant de verdure dont il suffisait de polir les facettes pour qu’il brille à nouveau… Avec des investissements substantiels, la priorité a été donnée aux parcours avec le sablage et le drainage des fairways qui souffraient des pluies hivernales, à l’élagage pour offrir de la lumière à certains greens à l’image de celui du 14 du Breuil, la signature du Gouverneur.


Beaucoup de travail géré par Christophe Prévalet, un greenkeeper sur le site depuis plus d’un quart de siècle, qui a profité de la mutualisation de son parc machines et de ses équipes avec la Bresse.« Nous avons fait de gros progrès dans un environnement sensible, estampillé Natura 2000. Nous avons de fortes contraintes autour les étangs que nous gérons en pisciculture avec des carpes, des sandres, des brochets, cela a un effet bénéfique sur la qualité du terrain, et donc du jeu. »

Pour Corinne Soulès, ancienne joueuse du LET et enseignante au Gouverneur depuis 1994, l’amélioration des parcours a été primordiale pour son club.« Montaplan vaut vraiment la peine d’être joué, il est très intéressant et méconnu à tort… »La venue de Loïc Monchalin, le « fitteur » des pros du Tour européen qui a installé son stand sur le practice – comme une mise en bouche aux parcours, il se joue sur l’eau ! – est aussi un plus pour le club et les joueurs qui profitent de son expertise, tout comme de sa bonne humeur.

Sur le Breuil qui a accueilli l’Open de Lyon de 2008 à 2012, le danger est permanent là où la moitié des trous sont bordés d’eau. Plus ou moins en jeu mais présente avec les étangs Malessard, Devant, Neuf, Lantey et d’autres encore… tant appréciés des limicoles. Si les difficultés vont crescendo, le point d’orgue se joue du 14 au 16, l’Amen corner de l’Ain, des trous où ne pas voir sa balle disparaître dans les eaux s’avère vite un exploit ! Signature du Gouverneur, le 14 du Breuil, un par 4 incurvé à droite et bordé d’eau jusqu’au green, la hantise des sliceurs… au drive comme au 2e coup. Le par 5 suivant a aussi belle allure avec l’eau des deux côtés d’un fairway obstrué par deux chênes à la chute de drive. Du grand art ! Le cahier des charges confié aux architectes précisait un « parcours aussi difficile que possible… ». Mission accomplie, Fruchet a relevé le défi ! Heureusement, les greens sont très grands, d’une lecture assez facile et pas trop rapides. Étonnamment, le 18, revenant vers le club-house, se joue au sec.



Le parcours du Montaplan, en référence à la ferme éponyme, profite des mêmes soins, du même entretien. Plus de 10 000 arbres y ont été plantés en une trentaine d’années. Sept trous se jouent au plus près des vaguelettes produites sur l’eau par une fraîche brise descendue des montagnes. Joués tête-bêche, le 1 et le 18 donnent le ton même si le dessin est plus boisé du 2 au 10. L’eau revient en jeu sur le retour. Même si le Breuil a les faveurs des visiteurs, le Montaplan sait se défendre avec des fairways faussement plats tout comme ses greens aux pentes perfides.

Troisième génération de Dalloz impliquée au Gouverneur, en 2020, Laure – la petite-fille – a pris la direction générale du Domaine. Elle a succédé à Philippe Claudel qui avait lancé le programme de rénovation du restaurant en 2015, avec la réfection des cuisines, de la salle et la création d’une pergola très appréciée en été comme en soirée, face au putting-green et au vieux puits. Sortie de l’école hôtelière de Lausanne, Laure souhaite mettre en avant les atours du domaine, au delà des parcours de golf. Même si la crise sanitaire a contrarié son planning, elle compte sur l’esprit familial qui règne entre ces murs pour séduire la clientèle. Les balades en vélo, le parc aux oiseaux, les soirées musicales, le club Affaires, les séminaires… des activités qui, liées à l’enthousiasme de Germain Ruste, directeur du golf, ont créé de la dynamique sur le resort. Germain a quasiment découvert le golf au Gouverneur, il y a progressé à vive allure avant de passer pro au cours des années 2000. Après quelques saisons passées à parcourir l’Europe, il a préféré transmettre son expertise du swing vers les générations futures – sans oublier ses aînés ! Aujourd’hui il dirige le golf, il connaît les parcours comme sa poche, il a surveillé de près les récents travaux entrepris sur l’Amen corner du Breuil.

Assainissement de l’étang du 15, réfection des berges, dégagement des points de vue, de la cosmétique au service du jeu et de l’esthétique.

Des détails subtils à découvrir avant de passer à table, là où Alexandre Porceillon, le chef, sublime les produits du terroir d’une petite touche asiatique. Le foie gras maison s’avère incontournable, tout comme le poulet fermier de la Dombes, les filets de colvert ou d’omble chevalier. De quoi perpétuer les émotions, oublier quelques balles égarées… en séjournant à l’hôtel, en profitant de la piscine. Idéal pour s’imprégner pleinement des qualités de ce magnifique resort.



Domaine du Gouverneur
Château du Breuil 
01390 Monthieux 
Tél. : 04 72 26 40 34.
www.domainedugouverneur.fr
Le Breuil, 18T, par 72, 6312 m.
Le Montaplan, 18T, par 71, 5817 m.
La Soche, 9T, par 34, 2365 m. 
Création : 1992

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