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Golf de La Prée-La Rochelle : Par iodé, birdie salé…

24 août 2021 58

Plus que trentenaire, le golf de La Prée-La Rochelle fait honneur à son environnement, mieux vaut savoir jouer dans le vent ! Le dessin d’Olivier Brizon, entre l’Océan, les marais et les étiers, laisse un peu de place au gazon. De quoi s’amuser à l’image des birdies, infatigables dans les courants ascendants…


Par Claude Granveaud-Vallat

Dès 1985, on tapait la balle du côté de La Rochelle, sur un practice au lieu-dit Chef de Baie. Quatre ans plus tard, La Prée aux Bœufs était investie par les 18 trous d’Olivier Brizon, l’architecte ayant réussi à poser ses fairways sur cette terre meuble, bordée de marais, d’étiers – ces petits canaux naturels permettant à la marée d’entrer en terre -, avec vue sur l’Océan derrière un rempart de carrelets, si typiques de la côte Atlantique. Plus de trente ans plus tard, le golf de La Prée-La Rochelle a pris racine sur cette lande bien aérée. Le terrain s’est fait une patine, aux portes de La Rochelle la Rebelle ! Si près de cette ville qui a souvent su résister, le golf ne pouvait s’avérer docile, il sait se défendre même si, sur les premiers trous, on pourrait croire à une promenade de santé juste un peu ventée sur un parcours côtier aux dénivelés limités. Les fairways y sont larges, les roughs bosselés, les bunkers nombreux – pas moins de 90 sur les 55 hectares du terrain -, les greens vastes et survolés par les oiseaux virevoltant à leur aise au-dessus du tracé, de la côte, de la mer. Le green du 6 s’en approche, l’horizon s’ornant alors des carrelets, ces fameuses cabanes sur pilotis aux couleurs chatoyantes, parfois délavées par le sel des embruns, qui inspirent toujours les peintres posant leur chevalet sur la grève au petit matin, au soleil couchant… Ils plongent leur immense filet dans les eaux tumultueuses plusieurs fois par marée avec le secret espoir d’en remonter du poisson – un espoir plus souvent récompensé que celui des golfeurs de poser quelques birdies sur la carte…


Au premier tiers du parcours, le ton change, l’eau entre en jeu, enserrant les fairways de ses bras tentaculaires. Après quelques répits, le temps de jouer le 8 et le 9 revenant vers un club-house parfaitement intégré dans ce cadre au relief limité, l’enchaînement des piquets jaunes et rouges reprend de plus belle. Guère le temps de respirer même si l’air iodé ne demande qu’à emplir nos poumons à grandes bouffées. Du 10 au 13, l’Amen corner rochelais sévit, pas le droit à l’erreur tandis que les étiers longent, coupent, traversent les fairways sans cesse. Le green du 12 est cerné d’eau tandis que trois pot bunkers en assurent la protection. Sur le 13, la mer est à nouveau au plus près du jeu tandis que le vent pousse les balles vers la terre, heureusement… Dernier challenge, la mise en jeu du 17 au-dessus de l’eau, suivie d’un second coup joué vers un green délicat où l’eau peut encore être punitive sur une approche slicée. Une fois le green du 18 atteint derrière une couronne de bunkers, il est temps de profiter de la terrasse même si, de là, on ne perçoit que vaguement l’Océan, pas plus que l’île de Ré et la baie de l’Aiguillon. Il est temps de compter… pour s’apercevoir même s’il est trop tard que ce parcours demande une bonne gestion du vent. Un peu comme les voiliers amarrés au port des Minimes, en route vers les îles voisines… Comme disait Julien Guerrier qui a fourbi ses armes sur cette lande avant de tenter sa chance aux quatre coins de la planète : « Ici quand il n’y a pas de vent, c’est tout de suite la fin du monde ! ».

Si ce club est né d’une volonté régionale, il a ensuite connu une gestion compliquée, incitant les élus à s’en séparer. Depuis 2016, il est la propriété de Gaëlle et Stéphane Martel, déjà impliqués sur La Jarne, l’autre golf rochelais. Ce couple de quadras ayant réussi dans l’immobilier charentais s’est investi avec passion à La Prée. Tant sur le terrain où les évolutions n’ont pas tardé à se remarquer, les fairways et les greens ont retrouvé goût à la vie comme les bunkers qui ont vu leur sable allégé, débarrassé des pierres qui hantaient les joueurs, qu’au sein du club-house où le restaurant séduit les joueurs comme les visiteurs qui ont trouvé là un lieu idéal pour décompresser le temps d’un déjeuner, surtout lorsqu’il est pris en terrasse. La table y est bonne, les produits de proximité et le sourire de mise.



Depuis la crise sanitaire, Gaëlle Martel a repris la direction du club, avec un œil avisé sur les travaux entrepris sur le terrain. Les départs du 7 et du 13 ont retrouvé leur place historique, là où Olivier Brizon les avait imaginés. La défense du green du 7 s’est vu renforcée de deux bunkers à l’écossaise. La réfection des départs avec aplanissement et élargissement des aires a déjà touché un tiers des trous. Quelques arbres n’ayant pas leur place dans ce cadre de bord de mer ont disparu devant le départ du 15, recréant une belle perspective vers les trous suivants. La restauration des petits ponts de pierre enjambant les étiers continue, elle se fera sur plusieurs saisons tandis que, sur un sol argileux, l’amélioration du drainage des trous 15, 16 et 17 va reprendre cette automne. D’autres évolutions ambitieuses sont en projet, programmées sur plus de cinq ans, tant sur le terrain qu’au sein du club-house…

Beaucoup de travail en vue dans un club dont la gestion s’inscrit dans un programme pour la biodiversité, en partenariat avec la ffgolf. Des efforts récompensés en avril 2021 par le label « Argent » pour la transition écologique, décerné au regard de la variété des espèces présentes sur le site et des procédés biologiques employés pour l’entretien du parcours. Depuis 2019, la LPO (ligue de protection des oiseaux) recense la faune et la flore présentes sur le golf. Un inventaire qui a permis de mieux connaître l’environnement animalier sur le terrain. Même si les birdies ne se posent pas toujours sur la carte de scores, ils vivent heureux et se reproduisent à La Prée-La Rochelle ! Une raison de plus pour que les Golfystadors viennent découvrir ou rejouer ce parcours qui profite d’un climat tempéré en toute saison. Tout ça à portée de drive des trois tours médiévales du Vieux port, vestiges d’une ville fortifiée qui a plié sous le joug de Richelieu en 1628, lors du siège organisé par Louis XIII ! Des sites historiques qui méritent une visite après la partie d’autant que quelques tables rochelaises sont réputées au-delà des confins néo-aquitains…

Golf de La Prée-La Rochelle
La Richardière
17137 Marsilly
Tél. : 05 46 01 24 42.
www.golflarochelle.com
18T, par 72, 5956 m.
6 T compact, par 18, 625 m.
Création : 1989
Architecte : Olivier Brizon

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