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Golf du Domaine de Champlong : dans la force de l’âge

12 octobre 2021 57

En 1985, le golf de Champlong ouvrait la voie au nord du département dans la Loire. Plus de trente ans plus tard, il est passé à 18 trous, a fait peau neuve, est parti pour une nouvelle vie tandis que le château accueille, en ses murs du XVIe siècle pour les plus anciens, des chambres de caractère, une table renommée et un spa de qualité, pour une halte de charme pleine de sérénité.

Par Claude Granveaud-Vallat

En 1976, les Verts auraient pu être à jamais les premiers… Les poteaux carrés de Glasgow en ont décidé autrement ! Une petite dizaine d’années plus tard, un an après le golf du Forez, le golf de Champlong voyait le jour dans la Loire, un département où le Chaudron stéphanois focalisait toutes les passions sportives. Certes voir naître un golf dans une région industrielle, ouvrière, n’avait pas la même aura que de soulever une coupe d’Europe de football mais, plus de trente ans après, le Domaine de Champlong peut être fier de son chemin, de son évolution, même si tout n’a pas toujours été simple !

Tout a commencé avec un projet de retenue d’eau sur la Loire. En contrepartie du désagrément des travaux du barrage de Villerest, les pouvoirs publics s’étaient engagés à dynamiser le site sur un plan touristique et sportif. Des plages le long des 16 kms de cette retenue d’eau, un centre équestre, un camping, des zones de pêche et de nautisme et un golf dessiné face au château de Champlong, une étape gastronomique qui ne connaissait pas encore la réputation qu’elle allait acquérir. Le dessin était confié à Robert Berthet et, sur un site assez plat, un parcours de 9 trous voyait le jour au cours de l’été 1985. Un quart de siècle plus tard, Hughes Lambert intervenait en modifiant quelques trous, pour porter le par à 36 mais le cadre ne séduisait guère que les joueurs locaux. La communauté de communes avait du mal à s’impliquer dans le développement de ce club, jusqu’au point d’émettre l’idée d’en céder la propriété…

Au cours des années 2010, quatre amis, passionnées par leur région autant que par le golf, réunissaient leurs efforts pour convaincre les élus de leur volonté de sauver le golf de Champlong, en le développant, en le refondant, en le portant à 18 trous. Au cours de l’année 2014, le dossier prenait forme tandis qu’Olivier Dongradi, un architecte français, commençait à plancher sur un nouveau dessin. Dans cette plaine ventée, contrainte par les contreforts des monts d’Auvergne d’un côté et les monts du Beaujolais de l’autre, l’idée de s’inspirer des links écossais ou irlandais séduisait le quarteron de « fadas » prêts à casser leur tirelire et à se lancer dans l’aventure. Sur un terrain plat, malgré un léger coteau, dépouillé de végétation à l’exception d’une zone forestière – chênes et pins – qui accueille aujourd’hui quatre trous, cette option était validée par l’architecte qui allait faire fi du travail antérieur de ses confrères.





En 2017, Olivier, Christophe, Yann et Emmanuel devenaient propriétaires du Domaine de Champlong, la nouvelle appellation de ce site qui, au-delà du parcours, regroupe un hôtel, une très bonne table et un espace de bien-être. Dans le même temps, la table étoilée des frèresTroisgrosavait quitté la ville voisine de Roanne pour se poser à portée de drive du golf. Olivier Boizet, ayant fourbi ses casseroles dans cette maison prestigieuse avant de passer aux fourneaux du Château de Champlong, ne pouvait imaginer un golf rustique face à la notoriété amplement méritée de cette institution de la gastronomie française. Ses associés abondaient dans son sens, en mettant la main au porte-monnaie… Plusieurs millions d’euros allaient être investis dans cette réalisation qui n’a pas tardé à faire causer les golfeurs de Vichy à Mâcon, en passant par Clermont et Lyon.

Fin août 2021, lors d’une compétition inaugurale, tout le monde pouvait découvrir le nouveau parcours qui se veut solide, les propriétaires ayant l’intention d’accueillir de beaux événements dès que la nature aura fait son travail et que le dessin aura acquis une patine digne de chatouiller les meilleurs swings régionaux, nationaux, voire venus de plus loin encore. Enserrés entre le practice et le trou n°1, 9 trous de pitch&putt apportent un petit supplément d’âme à ce club qui pourrait bien accueillir son championnat de France, très rapidement.

Lors des évolutions, les mouvements de terrain n’ont demandé aucun apport en terre même si 130 000 m3 ont été charriés, déplacés au cours de trois ans de travaux, pour créer les butes bordant la plupart des fairways. Un étang a été creusé, les berges de celui déjà existant ont été consolidées pour accueillir trois greens au plus près de l’eau, tandis que quelques tailles ont été effectuées dans la zone arborée. Eric Abba, le greenkeeper venu du parcours voisin des Volcans, a suivi l’évolution des travaux en compagnie de l’architecte, apportant quelques aménagements pratiques au projet initial. Son expérience et sa force de persuasion ont eu raison de quelques réticences. Grâce à un point d’adduction depuis la Loire voisine de quelques arpents, le parcours ne craint pas la sécheresse même si sa gestion des eaux est écoresponsable, une tendance incontournable de nos jours

Sur le terrain, quelques trous sont stratégiques à l’image des deux doglegs proposés d’entrée de jeu, ou les pars 3 joués au-dessus de l’eau comme le 8 et le 12 – même s’ils ne sont pas longs, ils demeurent stressants… -, sans oublier le 2e coup du 11 – un dogleg gauche à l’approche risquée au-dessus de l’eau -, ou encore un autre enchaînement de doglegs du 13 au 15 dans un environnement de zones humides plantées de roseaux qui peut aussi faire trembler la carte ! Heureusement, les pars 4 ne sont pas trop longs, aucun ne dépasse 390 mètres du fond. L’enchaînement des mamelons bordant les fairways peut fausser les perspectives de jeu, pour peu que le vent s’invite, les sanctions s’accumulent vite… même si les greens ne sont pas encore au maximum de leur potentiel. Laissons leur le temps de mûrir, de durcir, de s’affirmer !


Une fois la partie terminée, la terrasse de laBrasserie 9.18comme sa salle de restaurant installée sous les voûtes de briques du club-house – les anciens communs du château – sont des endroits privilégiés. Le chef Rémi Gardon, formé chez Georges Blanc avant de rejoindre la brigade d’Olivier Boizet, se transcende en travaillant les produits régionaux en toute saison.

Pour ceux qui auront fait le choix de séjourner au Château, les 12 chambres portant des noms d’épices, décorées avec goût par Véronique Boizet, donnent toutes sur le parc du Domaine. Il n’est pas rare d’apercevoir au réveil un chevreuil dans le jardin.Le charme des poutres, des belles matières, une literie de qualité, tout est réuni pour rendre le séjour agréable… Et que dire de la table de l’Essensiel ! Une orthographe qui cadre le débat. Les sens, un domaine où Olivier Boizet excelle en toutes saisons. Il cuisine comme il aime manger…, c’est lui qui le dit ! Il sélectionne ses producteurs dans une région où la terre est riche, où l’élevage est respectueux. Son imagination est sans limites, seules les saisons le contraignent en toute relativité…

Pour ceux qui culpabiliseraient d’éventuels excès de la table, l‘espace Spale Paradis du Bien-êtrene demande qu’à vous détendre. David Grand, consacré « Meilleures mains de France » à plusieurs reprises et coach de l’équipe de France de massage, règne sur ce domaine où un voyage intérieur au cœur de votre corps est programmé pour vivre le lâcher-prise entre la piscine, le sauna, le hammam, le jacuzzi, la fontaine à glace et les cabines de soins où les mains expertes sauront vous réconcilier avec la vie, peut-être même avec votre swing ! Et tout ça, à dix minutes de Roanne… que du bonheur !

Domaine de Champlong 
42300 Villerest
Tél. : 04 77 69 69 69.
www.domaine-de-champlong.com
18T, par 72, 6316 m.
9T P&P, par 27, 630 m.
Architecte : Olivier Dongradi (2021).

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