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Des greens « made in Normandie »

10 juillet 2023 108

Entre les bords de mer et le bocage normand, le décor évolue mais le charme demeure tel un trait d’union entre les golfs de Granville et de Clécy, tous deux membres du Réseau Golfy. Au-delà des fairways, la Normandie recèle de nombreux trésors et des sites historiques de premier ordre, à l’instar du Mont Saint-Michel et des plages du Débarquement.


Depuis 1912, le vent du large balaie les links du Golf de Granville. Au dessin historique d’Harry Colt, Stuart Hallett a récemment corrigé quelques évolutions dues au XXe siècle, redonnant l’esprit originel au tracé. Depuis 1986, le parcours des Dunes, 9 trous signés Fred Hawtree dans l’esprit du Links, profite du même décor et du même entretien que son aîné. Les parcours sont entrés dans l’ère du zéro phyto avec pragmatisme et réalisme, un succès reconnu par tous. Derrière les murs de granit d’un club-house d’époque, la table est bonne, généreuse, conviviale, à l’image de ce club centenaire et toujours jeune.

Au cœur du Calvados, le Domaine du Golf de Clécy a vu le jour en 1989, époque où Bill Baker s’est accommodé des reliefs de la Suisse normande pour dessiner un parcours jouable en deux versions, le Cabri ou le Chamois. Le tracé offre des points de vue sur une vallée aussi verte que boisée et le manoir de Cantelou faisant office de club-house, de restaurant et d’hôtel. Attention au 18 où la stratégie est essentielle quelque soit l’option choisie sur ce par 4 en descente et en dogleg droite… Aux manettes depuis l’ouverture, la famille Racloz n’a cessé d’améliorer son parcours, à hauteur de ses moyens, comme ses infrastructures avec, aujourd’hui, un spa au sein du manoir. De quoi satisfaire toute la famille dans ce petit coin de paradis. 


Où séjourner ?

Au cœur de Granville, l’hôtel Mercure Granville-Le Grand Large dispose de tous les avantages pour profiter au mieux de cette ville, de son port, de sa plage, de ses rues commerçantes, voire même de son casino situé face à l’hôtel. La décoration des chambres et des pièces de réception rend hommage à l’enfant du pays, Christian Dior dont le musée est à cinq minutes à pied. Les chambres donnant sur la mer disposent d’un balcon d’où la vue sur les îles Chausey incite à l’évasion. La terrasse solarium, la piscine, le fitness et le spa offrent des moments de repos bienvenus après une partie de golf ou une journée en mer à la découvertes des îles anglo-normandes.

Avec ses 19 chambres au sein du manoir de Cantelou et ses gîtes familiaux, l’hébergement au Domaine du Golf de Clécy est aussi varié que de qualité. Dans cette Suisse normande très « campagne », il est très agréable de pouvoir loger sur le golf, en oubliant sa voiture le temps du séjour. La carte du restaurant donne la priorité aux saveurs régionales, le domaine produit son cidre, son pommeau et son calvados qui réveille la tarte aux pommes maison. Entre la crème fraîche, le camembert, l’andouille de Vire et les pommes déclinées de l’entrée au dessert, le « made in Normandie » n’est pas un vain mot ! Au cas où le repas serait un peu riche, le spa accessible depuis les chambres est parfait pour un moment de détente. Autour de Clécy, charmant village normand, de nombreuses balades à pied, en vélo ou sur l’eau sont accessibles à tous et bienvenues pour découvrir les charmes de cette région méconnue, à seulement 30 kms au sud de Caen.


Tourisme

Si, par sa position côtière et sa situation stratégique dans la baie du Mont Saint-Michel,Granvillea eu une histoire mouvementée du Moyen âge jusqu’à l’épopée napoléonienne, c’est à partir du XIXe siècle que la ville et le port ont connu un essor remarquable lié à la pêche et à l’engouement pour les bains de mer.

Crédit photo : Office de Tourisme Granville Terre et Mer / © Estelle Cohier
Crédit photo : Office de Tourisme Granville Terre et Mer / © Estelle Cohier


En 1912, alors que le golf voyait le jour, la ville était dotée de l’électricité. Que la lumière soit ! Surnommée « la Monaco du Nord » parce que la famille Grimaldi en eut la charge de gouverneur pendant plus de deux siècles, Granville affiche quelques similitudes avec la Principauté.

Avec son port tout d’abord, longtemps morutier, il est aujourd’hui le1er port coquillier de France. Sans oublier le port de plaisance avec près de mille anneaux. Et sa Haute-Ville– cœur historique derrière les remparts de Vauban – qui n’est pas sans rappeler le « Rocher » dominant la Méditerranée même si la couleur et la température des eaux varient quelque peu. Sur les hauteurs de Granville, nombreuses sont les villas de la Belle Époque qui ont su garder leur charme. Face au port et à la baie, elles profitent d’une vue magnifique tandis que les goélands rythment leur bal aérien de cris incessants. La plus emblématique d’entre elles demeure la maison d’enfance de Christian Dior – industriel, son grand-père Louis fut ministre du Commerce dans le 7e gouvernement d’Aristide Briand. Dans la villa Les Rhumbs surplombant la baie, depuis une trentaine d’années, le musée Christian Dior accueille des expositions liées à la mode et les plus belles robes du créateur y sont exposées en permanence. Le musée a été soutenu par la fondation Dior, c’est le seul « musée de France » consacré à un couturier. Ses jardins sont magnifiques, sa roseraie exceptionnelle.


Granville dispose aussi d’un quartier insulaire, les îles Chausey, seules îles anglo-normandes françaises. A une petite heure de bateau du continent, cet archipel – seule la Grande-Île est habitée par une trentaine de personnes – est constitué d’une vingtaine d’îles et de 130 îlots granitiques se découvrant à chaque marée.

Si Chausey est très appréciée pour sa pêche à pied aux grandes marées – sa zone de marnage y est la plus forte de Normandie -, elle est aujourd’hui un site touristique très fréquenté. Le tour de la Grande-Île se fait à pied uniquement, en longeant le chemin de garde, en contournant la propriété de Louis Renault – une demeure austère où l’industriel aimait se ressourcer. Seuls un petit hôtel et quelques chambres d’hôtes permettent de séjourner sur l’île. Mieux vaut anticiper ses réservations. Depuis 1987, l’archipel dispose d’une réserve ornithologique, beaucoup d’oiseaux viennent nicher sur les îlots inhabités. On les entend en toute saison !

Crédit photo : Office de Tourisme Granville Terre et Mer / © Julie Hurricane
Crédit photo : Office de Tourisme Granville Terre et Mer / © Julie Hurricane


Entre ciel et mer, le Mont Saint-Michel qui culmine à 157 mètres fascine depuis toujours. Des premiers moines bâtisseurs de l’église abbatiale romane à la construction de la flèche surmontée de l’archange Saint-Michel terrassant le dragon de l’Apocalypse, édifiée en 1897 et, plus récemment, à la création de la nouvelle jetée devant le mont, reléguant les voitures un peu plus loin, le mont a connu une histoire riche. Des guerres, des conquêtes, des invasions auxquelles l’icône de l’Occident chrétien a résisté contre vents et marées…​


Le site a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979. Derrière les remparts, dans la grande rue montant à l’abbaye, les étals des marchands du Temple chargés de bimbeloterie religieuse et touristique s’enchaînent sans cesse là où la foule se presse. La table de la Mère Poulard n’a rien changé à la recette de son aïeule, la cuisinière Annette Boutiaut-Poulard qui, d’un tour de main, fit mousser son omelette au XIXe siècle. Cent cinquante ans plus tard, elle fait toujours recette !



Gastronomie

En Normandie, on dit souvent qu’il y aurait plus de pommiers que d’habitants et de vaches réunis ! En tout cas, le cidre ne tombe pas du ciel même si sa fermentation remonte à l’époque où les moines travaillaient le jus de pomme à l’ombre de leurs couvents. 

Autour de l’an mille, les grandes transhumances maritimes ont amené les pommes en Normandie, tant du nord de l’Europe avec les Vikings que d’Espagne – un peu plus tard – avec des arbres de Biscaye plus résistants et productifs. A la fin du XVe siècle, sous le règne de Charles VIII, le cidre apparaît sur les tables royales. Peu alcoolisé, il séduit tout le monde, à commencer par Anne de Bretagne qui lui accorde des qualités digestives. Les techniques de fabrication ont évolué depuis le Moyen Âge mais la base demeure la même, la pomme. Selon l’implantation des vergers, la variété des pommiers et la durée de fermentation, les goûts diffèrent, plus ou moins sucrés, acides, amers, moelleux, voire même rustiques. Aujourd’hui, on compte environ 400 variétés de pomme à cidre en Normandie. Les variétés les plus répandues sont les Frequin, Marinonfroy, Bisquet, Bedan et Saint-Aubin pour une production annuelle d’environ 250 000 tonnes sur 9 000 hectares de vergers. La filière cidricole française fait vivre près de 12 000 producteurs, essentiellement en Normandie et Bretagne. Très désaltérant, le cidre se boit à toute heure, il accompagne aisément les galettes mais aussi des recettes normandes comme les tripes à la mode de Caen et des plats mijotés, des ragoûts, des joues de porc. Il s’accorde bien avec les fromages. Un cidre brut avec un camembert… vaut bien des petits vins ! Sur la teurgoule, ce riz au lait normand cuit à feu doux et caramélisé, le cidre donne du peps à ce dessert roboratif. Apprécié à tout âge, le cidre connaît depuis quelques années un regain d’intérêt lié à une production bio, responsable, locavore, des arguments dans l’air du temps.

La gastronomie normande © Mathilde Boclet – CRT Normandie
La gastronomie normande © Mathilde Boclet – CRT Normandie


Patrimoine

En juin 2024, on fêtera les 80 ans du Débarquement de Normandie, rares seront les hommes encore présents pour se souvenir de cette journée du 6 juin 1944. Mais cela n’empêchera pas les commémorations officielles, les instants mémoriels, les souvenirs chargés d’émotion le long des plages et dans l’immensité des cimetières où les nuées de croix blanches ne laissent personne indifférent.

Cimetière américain de Colleville-sur-Mer © Marie-Anaïs Thierry – CRT Normandie
Cimetière américain de Colleville-sur-Mer © Marie-Anaïs Thierry – CRT Normandie


Alors que les Allemands pensaient que les Alliés débarqueraient dans le Pas-de-Calais, les forces américaines, anglaises et canadiennes, sans oublier le commando Kieffer – 177 marins volontaires français – ont créé la surprise dans la nuit du 5 au 6 juin en bombardant, en parachutant puis en accostant entre le Cotentin et la côte ouest du Calvados, en taillant des brèches dans le mur de l’Atlantique, prétendu infaillible par la propagande nazie. Si de trop nombreux soldats n’ont pas eu le temps de poser le pied sur les plages normandes, canardés par les mitrailleuses allemandes, l’effet de surprise et le nombre – environ 150 000 hommes – ont eu raison des forces ennemies dans des combats au sol, en l’air comme sur mer. Dans les jours qui ont suivi le Débarquement, les forces alliées se sont structurées à travers la Normandie, progressant, détruisant les poches de résistance allemande, jusqu’à rejoindre Caen six semaines plus tard, au terme de combats d’une violence extrême. Puis Saint-Lô et le port de Cherbourg en août 44 furent libérés, avant que les troupes ne progressent vers la capitale et la libération de Paris le 25 août 44.


Si quelques barges de débarquement aux abords des côtes et autant de bunkers allemands demeurent les stigmates de ces combats, l’essentiel du souvenir se vit au sein du Mémorial de Caen, de plus petits musées comme celui du D-Day Omaha à Vierville-sur-Mer, de la maison de la Libération à Saint-Laurent-sur-Mer, du musée de Pegasus Bridge– le pont de Bénouville sur le canal de Caen à la mer gagné de haute lutte par un régiment britannique – et du Café Gondrée– la 1re maison normande libérée – et, bien sûr, des cimetières rendant hommage à tous ces jeunes hommes ayant donné leur vie pour libérer l’Europe. Le cimetière de Colleville-sur-Mer, en surplomb d’Omaha Beach et de la Manche, regroupe 9387 soldats américains dans la perspective de leur croix blanche, sans compter le Jardin des Disparus et son énumération gravée dans le marbre… 1557 « boys » non identifiés. Chaque année, plus d’un million de visiteurs – beaucoup d’Américains à l’approche du mois de juin – se recueillent sur ces terres de mémoire intergénérationnelle.

Monument Les Braves (sculpteur Anilore Banon), Omaha Beach © Marie-Anaïs Thierry – CRT Normandie
Monument Les Braves (sculpteur Anilore Banon), Omaha Beach © Marie-Anaïs Thierry – CRT Normandie
Crédit photo : Office de Tourisme Granville Terre et Mer / © Cécile Ballon
Crédit photo : Office de Tourisme Granville Terre et Mer / © Cécile Ballon



Le Carnaval de Granville : le 3e le plus populaire, après Nice et Dunkerque. Historiquement lié aux départs des Terre-neuvas pour la pêche à la morue, c’était la grande fête à terre aux alentours du Mardi Gras.

L’occasion de festoyer, de boire, de danser, d’enfanter avant la grande traversée de l’Atlantique, d’aller affronter les vents glacés venus de l’Arctique. Même si les conditions ont beaucoup évolué, le sens de la fête et de la dérision, le plaisir du déguisement perdurent durant cinq jours des plus débridés. Sa majesté le Roi du Carnaval, juché sur le char des Demoiselles Terre et Mer, reçoit chaque année les clés de la ville. S’en suit le défilé des enfants du Calvaire tandis que les fanfares claironnent et tambourinent allègrement. Pour Mardi Gras, la grande Cavalcade laisse libre cours aux imaginations les plus délirantes, aussi satiriques qu’humoristiques jusqu’à la grande bataille de confettis en musique pour le bouquet final de cinq jours et nuits de fête, de délires partagés dans la bonne humeur.

Infos surwww.carnaval-de-granville.fr

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