Golf Club de Villars, face au Mont-Blanc…

Par Claude Granveaud-Vallat

En 1922, face aux doléances de sa clientèle européenne, Charles Génillard, directeur du Villars-Palace, décide d’ouvrir 9 trous de golf dans le parc de son hôtel. Le dessin est rustique, il faut attendre la venue de William Fremantle, le père d’une famille de pros britanniques sévissant l’été dans les Alpes suisses, pour que le jeu devienne cohérent, avec des trous allant de 85 à 272 mètres.

En 1967, le parcours fut sacrifié sur l’autel des opérations immobilières dans une station qui connaissait alors un nouvel essor. Quelques années plus tard, au lieu-dit Plan-du-Four, Donald Harradine donnait naissance au Golf Club de Villars, un parcours de montagne assez court, en harmonie avec ce cadre magnifique. En 1980, l’extension portait le tracé à 18 trous avant qu’en 1990, Thierry Sprecher intervienne à son tour pour mettre le parcours en adéquation avec le golf moderne et les exigences du matériel. Dès 2009, sur les 90 hectares du domaine, le club s’orientait vers le développement durable, une volonté orchestrée par Pierre Del Bono et son équipe de jardiniers. La mise en pâturage des zones de rough, l’installation de ruches sur le parcours et d’un « hôtel à insectes » face au Mont-Blanc – avec vue imprenable ! -, l’utilisation d’engrais organiques et le semis de graminées à faible consommation d’eau, autant d’évolutions ayant amené le golf de Villars à recevoir le label GEO en 2022. Une distinction qui rend fière toute l’équipe du golf, tout comme les membres et les visiteurs tout autant subjugués par le cadre féerique des Alpes vaudoises que par l’entretien de ce parcours de montagne. Les contraintes ne sont pas les mêmes à 1700 mètres d’altitude, sur un terrain enneigé au moins quatre mois par an, que dans la vallée.

Le golf de Villars a aussi pu profiter des conseils avisés de quelques célébrités des greens. Il y a quelques années, Nick Faldo puis Sergio Garcia, portés par le cœur vers la Suisse, ont posé leurs valises à Villars-sur-Ollon.Il n’était pas rare de les croiser sur le parcours, un pitch & putt à leur échelle ! La star des photographes de stars, Patrick Jantet – établi dans la station -, a bien sûr immortalisé leur swing dans ce décor onirique auquel personne – pas même un vainqueur du Masters – ne peut résister. Tous ceux qui profitent de la terrasse du restaurant du club, été comme hiver – saison où il nourrit les skieurs -, abondent dans ce sens. En plein soleil, face aux neiges éternelles, une fondue accompagnée d’un verre de blanc n’a pas son pareil.

Sur le terrain, dès le 1, on en prend plein les yeux, les sommets s’enchaînent sur la ligne de crêtes. Il est difficile de garder la tête sur la balle ! Au départ du 3, le tee en surplomb est flatteur, bien lancée, la balle va rouler… Sur l’approche du 4, visez le Culan pour prendre le green ! Sur le 7, le green est un casse-tête, il a détruit plus d’une carte. La plongée du 10 est impressionnante, on s’imagine là l’hiver, tout schuss… Sur le par 4 du 14, la grimpette est sévère, on s’accroche dans la pente. Le 16, seul par 5 du terrain, affiche le hcp 1 sur un fairway très étroit, c’est tout dire… En arrivant au 18, le Mont-Blanc est toujours là, majestueux, lové dans son manteau de mousseline de soie blanche. Entre les dévers, les grimpettes, les doglegs, les hors-limites qui arrivent vite, les ruisseaux de montagne dont le clapotis brise le silence, on ne s’ennuie pas en jouant Villars. Les Golfystadors ne tarderont pas à l’apprécier…

Golf Club de Villars
4 route du Golf 
1884 Villars-sur-Ollon – Suisse
Tél. : +41 24 495 42 14.
https://golf-villars.ch/
18T : par 69, 5288 m. (jaunes), Donald Harradine (1973), Thierry Sprecher (1990).